Dans le Grand-Est, une personne sur six est en difficulté avec le numérique. C’est le constat d’une étude menée dans le cadre d’un partenariat entre l’Insee et l’ANLCI (Agence nationale de lutte contre l’illettrisme).
L’Insee considère qu’une personne est en situation d’illectronisme quand elle n’a pas utilisé internet dans les douze derniers mois, ou bien qu’elle ne possède aucune des quatre compétences numériques de base : la recherche d’information, la communication, la résolution de problèmes et l’usage de logiciels.
Voici quatre constats que l’on retient de cette étude :
1 – Les plus âgés ont le plus de difficultés (mais ce n’est pas facile pour les jeunes pour autant !)
Sans surprise, c’est chez les personnes les plus âgées que l’on recense le plus de difficultés avec le numérique. Cependant, si les jeunes sont plus connectés, ils rencontrent aussi des difficultés liées aux usages plus complexes.
2 – Le niveau de diplôme influence le taux d’illectronisme
Les personnes peu ou non diplômée ont souvent des difficultés avec les usages du numérique. De grandes difficultés que rencontrent aussi les chômeurs, et qui peuvent être un frein au retour à l’emploi. De même, les catégories socioprofessionnelles voient aussi des disparités, puisque certains métiers demandent plus de compétences numériques que d’autres : les agriculteurs rencontrent plus de difficultés (11%) que les cadres et professions intermédiaires (2%) par exemple.
3 – L’isolement accentue l’éloignement au numérique
Les personnes seules manquent plus souvent d’un accès à internet, sont moins souvent confrontées à des situations qui les obligent à se former au numérique, ce qui peut expliquer leur plus fort taux d’illectronisme. Ce sont aussi souvent des personnes âgées et peu diplômées. On remarque également un fort taux de femmes âgées et isolées en situation d’illectronisme. Un constat que nous partageons à la Fabrique lors des « Coups de pouce », puisque nous avons accompagné plusieurs femmes dans cette situation, suite au décès de leurs maris qui géraient auparavant les aspects numériques du foyer.
4 – L’illectronisme est moins fréquent dans les grandes villes
Si le taux d’illectronisme sur la région est de 17%, on remarque qu’il baisse dans les grandes villes. C’est le cas par exemple pour la Métropole du Grand-Nancy, où il est de 12%. Cependant, la population étant plus nombreuse, ce sont plus de personnes qui sont en difficulté. L’INSEE estime ainsi que 27 500 personnes sont en situation d’illectronisme dans le Grand-Nancy. Les zones rurales sont les plus touchées, par manque d’équipements, d’infrastructures de proximité, mais aussi parce que la population est plus âgée et moins diplômée.
Et chez les autres ?
Cette enquête a été réalisée sur une méthodologie commune à d’autres régions. Ainsi, il est possible de comparer les taux d’illectronisme entre les régions, pour à terme obtenir une vision globale de l’illectronisme en France. Si dans le Grand-Est 17% des habitants sont en situation d’illectronisme, on en dénombre 19% en Centre-Val de Loire et en Bourgogne-Franche-Comté, 15% en Auvergne-Rhône-Alpes et en Pays de la Loire, 17% en Hauts-de-France.
Pour en savoir plus :