Un simple passage dans une école d’informatique ou une réunion entre chefs d’entreprises du secteur du numérique permet de constater que les femmes sont rares dans ce domaine. Un constat vérifié par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE), qui a publié son rapport La Femme Invisible dans le numérique : le cercle vicieux du sexisme début novembre.
Mais ce n’est pas une fatalité ! Au delà du constat, le rapport du HCE identifie des solutions à mettre en place pour lutter contre les inégalités de genre dans le numérique. Nous vous en avons sélectionné quelques unes en lien avec l’inclusion numérique, qui peuvent nous inspirer dans nos actions :
Améliorer la représentation des femmes sur le net
Recommandation n°2 : Garantir un minimum de 30 % de créatrices et de 30 % de contenus créés par des femmes sur le volume total des vidéos.
Que ce soit sur Tik-tok, Instagram, Youtube ou Twitch, les créatrices de contenu sont rares, et ont des audiences bien plus petites. Outre la responsabilité des plateformes sur la question de la modération et du cyberharcèlement, nous pouvons contribuer à augmenter la part de femmes sur les réseaux.
Nous pouvons imaginer trois types d’actions pour répondre à cette problématique :
- mettre en avant les créatrices de contenu existantes, en partageant et faisant connaître leur travail : les inviter à des conférences et des évènements, écrire un article sur les « 5 tik-tokeuses à suivre »..
- encourager les femmes à créer du contenu en ligne, en leur proposant des formations sur le montage, leur prêtant du matériel…
- sensibiliser sur les questions du harcèlement en ligne, dont les créatrices de contenu sont particulièrement victimes…
Faire découvrir le numérique à l’école
Recommandation n°11 : Intégrer davantage le numérique dans le système scolaire à la fois dans les programmes enseignés, dans la formation des enseignant·es et dans les sessions d’orientation.
Si l’on veut que plus de femmes s’orientent vers les métiers du numérique, il faut que le numérique soit présent dans leurs parcours pédagogiques ! Le HCE apporte également un angle intéressant sur la question : « Enseigner le numérique à travers toutes les matières, du primaire à la terminale, pour déconstruire l’idée reçue d’un numérique intrinsèquement et essentiellement lié aux mathématiques. » Et oui, le numérique, ce n’est pas que des calculs ! Et si on organisait des ateliers de langage informatique avec des professeurs de français ? De la création de jeux vidéo en art plastique ?
Si cet axe nécessite une montée en compétence des enseignants dans leur maîtrise du numérique, elle peut aussi s’accompagner par l’animation d’atelier par les professionnels de l’inclusion numérique au sein des établissements scolaires !
Permettre aux filles de découvrir les métiers du numérique
Recommandation n°14 : Faire de l’accueil d’un minimum de 40 % de filles dans le numérique en stage de classes de troisième et de seconde, de lycée professionnel et en contrat d’apprentissage un critère du rapport RSE des entreprises.
Encourageons les entreprises du numérique à accueillir des jeunes filles en stage, et motivons les jeunes filles à s’y rendre ! Les animateurs d’ateliers numériques peuvent identifier les filles qui ont un intérêt pour le numérique, et leur proposer de les accompagner dans leur recherche de stage, en mobilisant nos partenaires. Que ce soit dans une agence de développement web, dans un studio de création de jeux vidéo ou encore dans un laboratoire de recherche, il existe de nombreux métiers qui peuvent donner lieux à de super stages !
Le sujet de la place des femmes dans le numérique est vaste, et ne s’arrête pas à ces quelques recommandations. Nous vous conseillons de lire le rapport complet. Il est de notre responsabilité en tant que professionnels de l’inclusion numérique de ne pas prendre les inégalités comme une fatalité, mais d’agir !
Un milieu du numérique plus égalitaire, cela signifie un accès à des métiers mieux rémunérés pour les femmes, des outils numérique conçus avec moins de biais, et c’est réduire les situations de sexisme que rencontrent les femmes dans ce mêtier. C’est donc au bénéfice de tous !
