Le 19 octobre dernier, plus d’une centaine de Fabriques de territoires étaient réunies à Angoulême, à l’initiative de l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires et de France Tiers-Lieux. On était présents. On vous raconte.
Les Fabriques de territoires sont des tiers-lieux labellisés et financés par l’État, situés en quartiers prioritaires de la Politique de la ville ou en territoires ruraux. Trente-deux d’entre elles sont, comme la Fabrique des possibles, labellisées Fabriques numériques de territoire, avec, comme leur nom l’indique, un focus particulier sur le numérique, dans toutes ses dimensions (inclusion sociale et accès aux droits, culture numérique, ateliers de fabrications / Fablabs, numérique et entreprises, etc.).
Cette deuxième rencontre nationale des Fabriques de territoire se déroulait en préambule de NEC / Numérique en Commun[s], événement annuel rassemblant les acteurs publics et privés du numérique d’intérêt général.
Dans le cadre assez féerique du Château de la Mercerie, plus d’une centaine de représentants et animateurs de tiers-lieux sont venus échanger, partager leur expérience, projeter ensemble des chantiers communs. La Rencontre fut ouverte par Cédric O, Secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des communications électroniques, et sur une présentation du rapport 2021 de France Tiers-lieux (dont on vous a déjà parlé, ici).
Nous avons eu la chance de présenter notre Fabrique à l’occasion d’une Masterclass dédiée à la lutte contre la Fracture numérique, en compagnie de l’Espace numérique Sud Charente et du Centre numérique de Dijon : un temps d’échanges intéressant avec d’autres tiers-lieux travaillant sur cette problématique (Comment toucher les publics ? Comment intéresser les plus jeunes ? Quelles actions en direction des entreprises, des personnels et bénévoles associatifs ?), avec parfois des approches différentes, toujours complémentaires. Nous avons pu aussi profiter des retours d’expérience des premiers conseillers numériques. L’occasion pour nous de souligner que le terme même de « Fracture numérique » devrait être discuté, les situations individuelles face au numérique étant bien plus diverses et riches qu’une catégorisation un peu simpliste inclus / exclus.
L’après-midi fut consacrée à des chantiers thématiques, avec des temps d’ateliers en co-construction, pour amorcer ou poursuivre un travail sur les communs et les sujets-phares du réseau. Nous avons ainsi pu travailler sur les liens, fructueux, entre tiers-lieux et Recherche-action, avec un cadrage proposé par un membre de Tetris, tiers-lieu issu d’un laboratoire de recherche et sciences sociales. La coopération avec un laboratoire de recherche permet à un tiers-lieu de mieux identifier et qualifier la diversité et la richesse de ses activités, voire de construire de nouveaux axes de développement. Nous avons ainsi convenu collectivement que des pratiques de Recherche-action pourraient nous être particulièrement utiles pour contribuer à une meilleure évaluation de nos tiers-lieux, en construisant des grilles d’analyse sur mesure.
Durant l’atelier « les tiers-lieux comme espaces d’apprentissage », les Fabriques ont unanimement appuyé l’objectif de proposer de nouvelles façons d’apprendre en leur sein, tout en insistant sur le fait que les tiers-lieux ne sont pas (nécessairement) de nouveaux organismes de formation professionnelle, mais ont à cœur de sortir d’une logique « d’employabilité » en trouvant de nouvelles façons de valoriser les acquis de chacun.
Ce type de rencontres est aussi et surtout l’occasion d’échanges informels, permettant de croiser nos pratiques professionnelles et nos problématiques rencontrées au quotidien. Nous avons en particulier beaucoup échangé avec nos collègues et amis du Rucher Créatif, de la Piscine ou encore de la Passerelle, membres du réseau régional des tiers-lieux du Grand-Est.
En résumé, une journée particulièrement riche, motivante et inspirante, sur la formidable dynamique des tiers-lieux aujourd’hui en France.
